Lorsqu’on évoque la vieillesse, les « plus ou moins » jeunes que nous sommes ne sont pas très intéressés par cette étape de vie. La société s’intéresse peu à cette période. Vous pourrez constater qu’il y a davantage d’articles dans la presse ou d’émissions sur les enfants ou les jeunes que sur les personnes âgées. Un peu comme si la société faisait l’autruche sur une réalité pourtant évidente. Mais, comme dit le proverbe, la peur n’arrête pas le danger…
- Les risques psychosociaux en entreprise
Anxiété, stress , trouble du sommeil , de la concentration et de l'attention, dépression et absentéisme... voici quelques conséquences de ce qu'on appel les « risques psychosociaux », qui sont des situations de risques professionnels qui détériorent la santé psychologique et physique d'un salarié du fait de la nature et de l'organisation de son travail.
Il existe un lien étroit entre la dégradation de la santé du travailleur et la santé de son entreprise, ce qui place le manager au centre de la prévention et de la gestion des risques. Afin de mieux prévenir les risques psychosociaux , et mieux les traiter, on vous présente quelques chiffres et conseils qui vous aideront à bonifier les atouts de votre entreprise et la santé de vos employés.
- Les risques psychosociaux en quelques chiffres
En France, et comme partout dans le monde, l'exigence exponentielle de compétitivité et de croissance augmente la pression subie par les entreprises. Or, cette pression accrue peut se répercuter sur les employés et avoir un impact considérable sur leur santé psychologique et physique, et in fine sur la santé de l'entreprise elle-même.
Voici, pour la France uniquement, certains chiffres clés sur la santé psychologique au travail :
- 55% des français se disent démotivés ou désengagés au travail,
- Entre 50 et 60% des journées de travail manquées le sont dues à un mal être,
- 45% des actifs estiment devoir « toujours » ou « souvent » se dépêcher dans leur travail, 31% déclarent devoir cacher leur émotions et 64% se disent soumis à un travail intense,
- 52% des salariés présentent un niveau élevé d'anxiété, et 24% sont en état d'hyperstress.
- Le coût social du stress au travail est évalué entre 2 et 3 milliards d'euros
À la lecture de ces chiffres, il paraît inévitable que la santé économique d'une entreprise ne peut plus se concevoir sans la santé psychologique et physique de ses membres, et qu’œuvrer pour la santé des travailleurs permet de diminuer différents risques pour l'entreprise tels qu'une augmentation de l'absentéisme, une rotation de personnel importante, une perte de talents ou encore une baisse de la productivité.
Les différents risques psychosociaux
Les risques psychosociaux sont des situations professionnelles où sont présents :
Du stress
Le stress au travail résulte d'un décalage et d'un déséquilibre entre la perception qu'a une personne de la pression imposée par les exigences de travail (surcharge de travail, deadline, mauvaise organisation), et sa perception de ses propres capacités et ressources pour y répondre. La personne se sentant dépassée, surchargée et mise sous pression, son stress peut devenir chronique, et la personne peut alors souffrir de burnout.
Des violences internes et externes
Les violences internes (harcèlement moral, mauvaises relations entre employés...) concernent des personnes internes à l'entreprises. Elles peuvent être le fait d'un individu ou d'un groupe d'individus, supérieurs hiérarchiques ou non. Ces violences internes regroupent humiliations, agressions sexuelles, injures et invectives, harcèlement moral, comportements violents...
Les violences externes (mauvaises relations avec les clients, agressions...) définissent les violences subies par un membre de l'entreprise avec des personnes extérieures à l'entreprise, et avec qui il entre en contact dans le cadre de son travail : violences physiques (menaces, insulte) ou encore violences de prédation (cambriolages, vols et autres représailles).
- Identifier les risques psychosociaux, les traiter
Les facteurs de risques psychosociaux
Voici des facteurs de risques , susceptibles d'être présents dans la vie de votre entreprise et dans l'organisation du travail que vous avez mis en place, et qui peuvent affecter la santé psychologique de vos employés.
La surcharge de travail
L'exigence de travail est caractérisée par la quantité de travail demandé, les délais exigés, les ressources apportées pour faciliter et permettre le travail ou encore l'organisation des tâches. Si l'exigence de travail demandé à une personne dépasse ses capacités de traitement, et qu'il n'existe pour elle aucun moyen viable pour alléger ou optimiser la charge de travail (appui sur des collègues, stagiaires, référents, réorganisation des tâches, …) la pression accumulée peut provoquer un important facteur de risque de stress, anxiété ou même de burnout.
Le manque d'autonomie
Cet aspect est lié au degré de liberté apporté à votre employé : peut-il prendre des initiatives et des décisions ? Est-il « écrasé » par des directives inflexibles auquel il ne prend pas part ?
Des décisions inflexibles et qui n'accordent aucune marge de manoeuvre à l'employé limitent la personne à un rôle d'exécutant, l'empêchant d'organiser son travail et de s'appuyer sur ses propres compétences créatrices, ce qui limite de fait son sentiment de valorisation, de plaisir et donc d'engagement au travail.
Si le manque d'autonomie et de liberté est couplé à une surcharge de travail, les risques de stress et d'épuisement professionnels peuvent être décuplés.
Les mauvaises relations et le harcèlement au travail
L'entreprise formant un groupe, la qualité et la nature des relations entre ses membres est déterminante pour édifier un environnement de travail enrichissant et efficace. Si les relations au travail sont de mauvaises qualités (peu ou mauvaise qualité d'échanges entre collègues), ou si l'organisation des relations est mauvaise (peu d'espace ou de temps d'échanges, barrières hiérarchiques rigides), les employés vivant des difficultés risquent de ne pas trouver de ressources dans leur environnement de travail afin de trouver les solutions, ce qui augmenterait leur sentiment d'isolation et d'inadaptation au travail.
Les situations de harcèlement au travail , qu'elles soient directes (appels répétitifs ou non respect des périodes de congés de la personne), ou indirecte (mauvaise organisation du travail provoquant des situations d'attentes et de surcharges de travail) augmentent les risques psychosociaux en augmentant l'isolation de l'employé, la pression et le stress vécu.
La perte de reconnaissance et d'engagement
Afin d'éviter une perte d'engagement ou des démissions, il est important que le travail ait un sens pour celui qui l'accomplit, et que l'employé n'ait jamais l'impression que son travail ne sert à rien, qu'il n'en comprend ni les enjeux ni les motivations ou qu'il n'obtient aucune reconnaissance pour son travail. Les membres de l’entreprise sont-ils ainsi valorisés pour le travail accomplit ? Les échanges entre équipes sont-ils maintenus afin que chacun puisse situer son importance dans l'entreprise ?
L'insécurité et l'évolution du travail
Tout changement ou risque de changement qui échappe au contrôle et à la volonté de l'employé peut potentiellement générer une insécurité psychologique génératrice de stress, angoisse et pression. Ces types de changements sont nombreux : mutation, retard de salaires, introduction de nouvelles technologies, restructuration, précarité d'un contrat, licenciement...
Comment faire face aux risques psychosociaux ?
La prévention des risques psychosociaux est une obligation légale pour les entreprises, pour se faire, il est nécessaire de prendre certaines dispositions :
Prise de conscience
L'entreprise doit prendre conscience de la nécessaire vigilance et prévention des risques psychosociaux, et ne pas négliger l'importance de la santé psychologique des salariés.
Il faut ensuite prendre conscience du fait que les risques psychosociaux peuvent toucher tout le monde, quelque soit leur expérience, âge, salaire, ou rang hiérarchique, et peut concerner chaque entreprise, quelque soit sa taille et sa croissance.
L'entreprise doit enfin prendre conscience du fait que le stress n'est pas bénéfique, et qu'il n'existe pas de « bon stress » que l'on peut assimiler à de la simple motivation. Si des états de stress peuvent être ponctuels et disparaître rapidement (remise d'un travail d'urgence, changement de poste soudain), il faut être vigilent quand la surcharge de travail et la pression deviennent une norme et une habitude dans l'entreprise, car ceci devient néfaste pour la santé psychologique de l'employé comme pour celle de l'entreprise.
Collecte des informations
Après la prise de conscience, l'entreprise doit être attentive (avec bienveillance et non surveillance) aux changements d'humeurs et comportements de ses employés (isolement, agressivité, sauts d'humeurs). En agissant avec prévention, l'entreprise peut évaluer la situation de son entreprise en associant salariés et collaborateurs (médecins du travail, psychologues du travail ), à même d'évaluer et diagnostiquer la santé de l'entreprise et de ses employés.
Place à l'action
Après la prise de conscience et la collecte d'informations, l'entreprise et ses managers peuvent agir sur chacun des facteurs de risques psychosociaux précités :
Rationalisez la charge de travail
L'enjeu est de se concentrer sur les différents leviers qui entourent le travail (sa nature, son organisation, sa gestion d'équipe, la communication durant l'exercice, ...) afin d'éviter tout échec ou surcharge de travail que l'employé devrait affronter seul.
- Il faut, dans la mesure du possible, pouvoir évaluer avec précision la charge de travail, et donner des objectifs clairs, compréhensibles et réalistes.
- Il faut pouvoir s'assurer que l'employé dispose de la possibilité de faire des retours sur son activité afin de signifier ses difficultés et facilités, et s'assurer qu'il dispose de ressources afin de pouvoir travailler sans se sentir dépassé par l'ampleur de la tâche.
- Il ne faut jamais couper les échanges et feedback avec les employés, qui doivent être parties prenantes de l'organisation du travail et de la vie de l'entreprise.
Augmentez l'autonomie des salariés
L'enjeu est d'attribuer et d'impliquer l'employé dans des tâches qui valorisent ses compétences et sa propre activité. La communication est alors la clé, en présentant, discutant et proposant à l'employé de prendre part à l'organisation du travail qui le concernera, et en indiquant clairement les marges de manœuvre dont il disposera afin de s'auto-réguler. C'est par l' autonomie que l'employé pourra développer ses compétences, s'impliquer de manière croissante dans la vie de son entreprise, mais aussi développer de nouvelles idées afin d'améliorer son fonctionnement.
Améliorez les relations au travail
L'enjeu est d’œuvrer pour une solidarité entre collègues, pour des espaces d'échanges et pour des liens hiérarchiques stimulants plutôt qu'écrasants. Une communication saine entre les membres d'une équipe, mais aussi entre les équipes, permet à chaque maillon de la chaîne de se sentir renforcé par la cohésion de groupe.
Il est important de développer dans l'entreprise des habitudes de respect, communion, entraide et interactivité. Ne pas hésiter à intervenir dans des conflits afin de les résorber, ainsi qu'à proposer des moments d'échanges collectifs ou des ateliers afin que chacun exprime ses idées et motivations.
Augmentez le sentiment de reconnaissance
L'enjeu est de veiller à ce qu'une communication saine permette à chaque employé, en comprenant son travail, de comprendre sa place et donc son importance dans la société. Le sentiment de compter passe par le sentiment d'être consulté. Un employé dont l'avis est questionné et un employé dont l'avis et les compétences sont reconnus, et dont le travail a donc un sens. Lorsqu'une entreprise atteint ses objectifs, il est alors important de n'oublier personne, pour que chaque membre de l'entreprise se sente partie prenante du projet comme du groupe.
Diminuez l'insécurité au travail
Vos employés sont-ils bien renseignés sur leur contrat, sur la situation de l'entreprise ? Ont-ils la possibilité de communiquer leurs difficultés et craintes à leurs supérieurs hiérarchiques ?
Il est important, avant d'opérer un changement significatif dans une entreprise, d'évaluer l'impact humain qu'il peut entraîner, de communiquer suffisamment à l'avance avec les employés afin d'éviter les changements brutaux non préparés, et si possible de les impliquer dans la réorganisation de l'entreprise.
Recours à des professionnels
Si, malgré les efforts de réorganisation du travail et de la vie de l'entreprise, vous constatez qu'un employé semble souffrir d'un état de stress au travail ou de toute autre difficulté conséquente à des possibles situations de risques psychosociaux, offrez aux personnes concernées la possibilité de consulter médecins et psychologues , qui trouveront les réponses individuelles ainsi qu'organisationnelle pour améliorer la santé de l'individu, et de son entreprise.
Les relations émotionnellement violentes ou “toxiques” peuvent avoir un impact conséquent sur un ensemble de dimensions de notre vie : estime et confiance en soi , confiance envers les autres, capacité à gérer le stress, etc. La violence psychologique peut cependant être insidieuse et difficile à évaluer, contrairement à la violence physique qui est plus objective. La première peut s’installer lentement et crée parfois un phénomène d’adaptation chez la personne, qui ne se rend pas compte de sa situation ou qui peut même culpabiliser et se sentir responsable de la violence subie.
La violence psychologique peut se retrouver dans les relations de couple, mais est également présente dans d’autres types de relations, que ce soit entre parents et enfants, entre amis, au travail, etc. Qu’est-ce que la violence émotionnelle ? Et comment savoir si nous vivons une interaction toxique et violente avec une personne ?
- Qu’est-ce que la violence émotionnelle ?
Ce terme peut inclure les attaques verbales constantes, l’intimidation, la critique permanente, le harcèlement, ainsi que d’autres interactions plus subtiles telles que la manipulation et la honte. La violence psychologique est utilisée pour contrôler les autres.
Ce phénomène peut arriver lorsque la personne violente souffre elle-même de blessures et traumatismes non résolus du passé. Ces personnes n’ont ainsi pas adopté de mécanismes relationnels sains leur permettant de supporter la frustration, le désaccord ou la résistance de l’autre, et ont au contraire adopté des mécanismes rigides et agressifs afin de s’accorder avec autrui. La violence émotionnelle est donc souvent associée à des troubles de la personnalité tels que le trouble de la personnalité narcissique, borderline, ou antisociale. Les victimes d'abus ne reconnaissent pas toujours l'abus comme une violence à laquelle il faut fuir, et son impact psychologique à long terme peut alors entraîner d’importants traumatismes émotionnels, tels que la dépression, l’anxiété sociale, l’isolement social, l’angoisse de l’abandon et les pertes en estime de soi.
- Les signes de la violence émotionnelle
Reconnaître les signes de la violence émotionnelle dans un couple est le premier pas vers la prise en charge. Ceux-ci peuvent passer inaperçus pendant une longue période. Mais si vous ressentez un ou plusieurs des signes suivants, il est alors important de demander conseils à un(e) psychologue afin de mieux cerner la situation.
- L’humiliation
Celle-ci dévalorise la personne et a pour effet de diminuer sa révolte face à la violence. L’individu violent peut vous humilier, essayer de vous dévaloriser, se moquer de vous, même en public. Vous sentez que la personne ignore vos idées, opinions et vos besoins, et vous sentez que vous n’osez plus exister ou vous affirmer en sa présence.
- Le contrôle
La personne a tendance à vous traiter comme un enfant et essaie de vous contrôler. Il vous punit pour votre comportement, et vous corrige très souvent. Vous ne pouvez plus sortir ou prendre une décision sans son autorisation, et il vous donne l’impression de vouloir tout diriger dans votre vie, même si cela ne le concerne pas (relation avec vos parents, amis, etc). Il essaie de savoir comment l’argent est dépensé, et gère toutes les finances pour limiter les possibilités que son partenaire devienne indépendant. Cela peut conduire à un malaise émotionnel très important et une perte de l’estime de soi.
- Le mépris
La personne dévalorise et dénigre vos objectifs, vos projets, vos réalisations et vos espoirs. Son langage corporel peut être menaçant, ou porte sur vous un regard méprisant et désapprobateur. Il peut aussi vous faire en permanence des remarques tranchantes et blessantes.
- La mégalomanie
L’un des caractères marquants de l’individu violent est son incapacité à rire de lui-même et le fait de ne pas supporter que l’on se moque ou qu’on le taquine. Il peut devenir violent face à tout ce qu’il considère comme manque de respect, et peut avoir une conception très large du manque de respect. Il peut également être convaincu qu’il est meilleur que vous sur tous les plans, et vous a souvent indiqué que si vous le quittiez vous ne trouveriez personne comme lui.
- Absence d’empathie
La personne ne montre aucun signe de compassion ni d’empathie envers vous, même si vous pleurez. La plupart du temps, il peut être émotionnellement indisponible ou distant.
- Déculpabilisation
La personne minimise et nie tous ses comportements abusifs quand vous la confrontez. Il inverse les rôles et se positionne en tant que victime et a tendance à essayer d’embrouiller votre esprit et trouve souvent des moyens de vous culpabiliser.
- Possession
La personne ne vous considère pas pour une personne à part entière, indépendante et libre de ses choix, mais plutôt pour une extension d’elle-même, comme sa possession. L’individu vous fait pourtant également comprendre que vous n’êtes pas indispensable, et qu’il peut vous remplacer à tout moment.
- Yoyos émotionnels
Il vous est très difficile de prévoir ses comportements et prédire ses états émotionnels. La personne oscille entre phases de distance et agressivité, et phase de rapprochement émotionnels. Vous vous sentez globalement toujours sous tension à espérer qu’elle soit dans un bon jour.
- Faux remords
Quand vous quittez ou menacez de quitter la personne qui exerce cette emprise, elle essaie de vous convaincre de faire machine arrière en vous promettant de changer, en exprimant des remords et des regrets, et ce remord n'apparaît qu’en cas de fuite de votre part.
- La pression sexuelle
La personne peut souvent exprimer une forte insistance pour obtenir des rapports sexuels, même si vous ne manifestez pas l’envie pour le faire. Il peut justifier cet abus par « l’excès d’amour ». Et dans certains cas, il peut menacer de partir et d’aller voir ailleurs s’il n’obtient pas ce qu’il veut.
Pour sortir de cette violence émotionnelle, la première étape est de reconnaître ce qui nous arrive. Il peut arriver que la victime nie ou minimise l’abus, ceci n’est pas une faiblesse ou un quelconque manque d’intelligence : la prise de conscience peut être très douloureuse, car elle implique souvent d’avoir à accepter le fait d’avoir passé des années de notre vie avec une personne violente, ou que nous avons fait d’énormes sacrifices pour elle.
Un psychologue spécialisé dans les problématiques de couple et dans le traitement des relations abusives vous aidera à vous positionner par rapport à vos doutes, vos souffrances, vos angoisses et interrogations . Le psychologue travaillera avec vous pour reconstruire votre confiance et estime de vous-même, et vous permettra de mieux comprendre la situation, mieux agir face à elle, et surtout apprendre à mieux vous protéger dans le présent et dans l’avenir.